Surprise : Philippe Martinez annonce son prochain départ de la direction de la CGT. Il y laissera un bilan «globalement positif», aurait dit Georges Marchais – autrement dit, désastreux. Sous sa conduite, la confédération n’a pas émis une idée nouvelle. Elle s’est contentée de dire non à tout, tout le temps. Las, sa stratégie grèves-et-manifs a été d'échec en échec, n’empêchant ni loi El Khomri, ni ordonnances Pénicaud, ni réforme ferroviaire. Elle n’a pas soudé la centrale, traversée de rivalités structurelles, personnelles et idéologiques. Elle n’a pas gommé les reproches sur un management solitaire et cassant. Elle n’a pas enrayé le recul dans les bastions (EDF, SNCF...), jamais compensé par une progression dans les PME maintes fois fixée comme objectif. Symbole humiliant de ce délabrement, c’est sous l'ère Martinez que la CGT a perdu sa place de premier syndicat. Et, tandis qu’Emmanuel Macron promet de prendre sur lui pour écouter les corps intermédiaires pendant son second mandat, il renoue pour cela avec le grand rival, la CFDT.