Découverte pour la première fois en 1958, lors de l'apparition d'une maladie ressemblant à la variole chez des singes élevés pour la recherche, la variole du singe (Monkeypox) a soudain été détectée, depuis début mai, dans plus de vingt pays à travers le monde, dont les Etats-Unis, l'Australie, les Emirats arabes unis et une dizaine de pays en Europe, dont la Belgique, sans lien avec un voyage dans un pays endémique. Dans quelle mesure faut-il s'inquiéter de cette propagation rapide et soudaine, alors que le virus restait jusqu'ici cantonné à certains pays d'Afrique centrale et occidentale, principalement en RDC et au Nigéria? Pourquoi touche-t-il essentiellement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes? Est-ce le signe d'autres zoonoses à venir?
Réponses avec le Pr Emmanuel Bottieau, chef de l'Unité des maladies tropicales à l'Institut de médecine tropicale d'Anvers, un des centres où s'effectuent les tests.
Comment peut-on expliquer la multiplication soudaine et récente du nombre de cas de variole du singe dans des pays où la maladie restait quasi inexistante jusqu'ici?
C'est précisément ce que l'on cherche encore à comprendre. On sait en effet que le monkeypoxvirus circule dans des régions très isolées d'Afrique. Il faut, pour cela, une certaine écologie et probablement des réservoirs animaux pour qu'il circule entre les animaux et les hommes. Au Congo, davantage qu'au Nigeria, on sait aussi qu'il y a une transmission relativement limitée au sein des familles, ainsi que des hôpitaux. Il n'y a cependant jamais eu de très longues chaînes de transmission à ce ...
2024-11-04 23:52:04