Dans une petite contrée lointaine, mais pas si lointaine, avec des activités nautiques ou des randonnées en famille le dimanche, un petit garçon né dans une famille normale, entre deux jours, juste avant minuit, entre deux mois, janvier et février, entre deux genres, féminin et masculin…
Dans le jardin, Norman, chaussettes girly et sac à dos pailletté, aime tournicoter dans sa robe floue. Plus cela virevolte, plus il est content. Le toucher de sa jupe l’enchante, le souffle du vent caresse son âme… Un jour, il reçoit l’autorisation de se rendre à l’école dans sa tenue favorite .
Il passe en fredonnant devant les immeubles, traverse les terrains vagues, admire les maisons aux jardins coquets et atteint enfin le portail de l’école. Sa joie sera de courte durée. Le chemin, ponctué des regards, moqueries et insultes sifflées par les badauds, se rétrécira de jour en jour et sera de plus en plus miné pour Norman. Jugé par les voisins, la famille, les copains qui se demandent s’il porte une jupe-culotte, un kilt ou une djellaba, Norman, ce garçon presque normal, se verra traité de tapette, de tafiole. Des surnoms qui traversent ses cauchemars transcendés par le climax de Peer Gynt, durant lequel il imagine des licornes lui tourner autour de la tête et des vipères sortir de terre. Nous voici déjà jour 4 du récit, ponctué par la boule à facettes et sa lumière diffractée à l’image du moi de Norman et de ses multiples personnalités.
Pendant ce temps, ...
2024-11-05 07:20:03