En octobre 2021, Ludivine Sagnier avait rejoint le Namurois Christophe Hermans au festival de Gand, pour y présenter La Ruche en avant-première. Un film dans lequel l'actrice française de 42 ans - révélée par François Ozon dans Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, puis Huit Femmes et le thriller Swimming Pool - s'est énormément investie.
Comment avez-vous abordé ce rôle difficile d’une mère atteinte de troubles bipolaires ?
La bipolarité, c’est particulier, car c’est une maladie dont on ne distingue pas forcément les symptômes. J’ai participé à un groupe de parole dans une association belge, Le Funambule à Jette, dont je suis devenue la marraine à force de traîner chez eux… Cela m’a permis de comprendre le processus de la maladie, qui peut être en phase de latence pendant des années, où on ne voit rien, et puis tout d’un coup, ça revient. J’ai aussi fait toute une phase de recherches théoriques, car je n’ai pas de personnes atteintes autour de moi. Je voulais être juste, en ayant l’avis des psychiatres et de personnes bipolaires. Dans cette association, j’ai pu discuter avec les gens, voir certains raconter leurs crises et même assister à une crise… J’ai senti combien était palpable cette tension, avec toujours un mélange de légèreté et d’abîme. Du coup, pour travailler le personnage d’Alice, j’ai essayé de trouver un état qui ne soit pas, soit up, soit down, mais un état poreux à n’importe quel type d’émotions, un état de fragilité constante. C’était très intéressant à explorer.
Il y a une ...
2024-11-04 23:54:12