Dans sa nouvelle exposition, l’une des artistes, rares vrais fleurons internationaux de l’art contemporain de notre pays, a disposé dans l’intérieur blanc, très sobre architecturalement, de la galerie Micheline Szwacjer, six œuvres récentes, toutes en verre. Cet ensemble sculptural, exemplairement réparti dans la galerie, prend possession de l’espace en son entier en absorbant les moindres intensités lumineuses par lesquelles se révèle on ne peut plus subtilement, dans leur infinie intimité, chacune des œuvres. Depuis les années 1980, la plasticienne (Folkestone, 1956 - Vit à Bruxelles) utilise le verre en tant que l’un de ses matériaux de prédilection. On se souvient notamment de ses 18 carrés de verre blanc à la Biennale de Venise (1988) captant les couleurs et reflets de l’eau de la lagune. Exploitant depuis lors les propriétés physiques, sélectionnant rigoureusement chaque pièce, approfondissant ses recherches avec une rigueur scientifique, exigeant la quasi perfection lors de la réalisation, elle parvient à sublimer la matière translucide, captant les reflets ambiants dans une immatérialité totale, jusqu’à rendre perceptible un corps dont l’objet est en principe de parfaite transparence. Une forme d’absence programmée rendue présente en corporalité sensible autant qu’extrêmement raffinée.
Jouant des superpositions (panneaux en verre Screen Clear) les plus délicatement agencées, des formes minimales qu’elles soient plates, circulaires ou cubiques ; des pleins (bloc de verre optique) et des vides (Rouleaux de verre bleu), du traitement de la matière dans les clartés aériennes et opacités relatives, d’ajouts et de subtilités adjoignant les couleurs aussi présentes d’insaisissables (film PVC dichroïque) et par ...
2024-11-05 07:23:41