Jean Van Wetter est le directeur général de l’agence de développement Enabel chargée d’exécuter les missions de coopération belge dans quatorze pays africains.
Quelle place prend aujourd’hui la question de la lutte et de l’adaptation climatiques dans le travail d’Enabel ?
Tout ce qui est lutte contre le changement climatique a pris une place prépondérante dans notre stratégie. Auparavant nos projets liés aux changements climatiques entraient en ligne de compte dans des cellules techniques existantes, que ce soit l’agriculture, l’accès à l’eau, le développement rural… En 2019, quand nous avons élaboré notre nouvelle stratégie "Act for impact", qui s’étend jusqu’à 2030,nous l’avons structurée autour de cinq enjeux mondiaux : la paix et la sécurité, le changement climatique, les inégalités sociales et économiques, la mobilité humaine et l’urbanisation. Cela répond à une volonté de sortir de la logique d’aide au développement pour aller vers une logique de partenariats.
Et ce n’est pas qu’un changement de narratif. Pour nous, cela s’est traduit vraiment par un changement d’approche. On n’aborde plus les choses en se disant qu’on va aider ces pays à gérer leurs problèmes. On va plutôt partir du principe que le changement climatique est un défi mondial que l’on doit résoudre ensemble parce que l’action de la Belgique sur le climat ou l’action du Sénégal sur le climat ont un impact sur l’ensemble de la planète. Et même si les pays sont dans des logiques différentes en fonction de leur niveau de développement, on doit avoir une approche concertée commune sur les questions climatiques.
Le ...
2024-11-05 07:22:27