Couvert de prix internationaux - plus une exceptionnelle triple nomination aux oscars (meilleur film d’animation, meilleur film documentaire et meilleur film international), Flee dépasse largement son étiquette de film d’animation pour transcender un genre et une double thématique qui menaçaient déjà de devenir éculés : le documentaire sur l’exil (dont l’abondance est moins un effet de mode que le reflet d’une réalité géopolitique) sur fond de conflit endémique en Afghanistan (idem).
Le réalisateur danois Jonas Poher Rasmussen s'est emparé du cinéma d'animation documentaire pour conter le parcours d'Amin Nawabi (pseudonyme), mineur non accompagné (à l'époque des faits) qui a fui l'Afghanistan. Au terme d'un long et dangereux parcours, il est arrivé au Danemark. C'est là, à l'adolescence, qu'il rencontre Jonas. Flee retrace la vie d'Amin à travers un long dialogue, mis en images, entre les deux amis devenus adultes, l'un réalisateur, l'autre universitaire respecté.
Flee, comme l'induit son titre anglophone, est l'histoire d'une fuite. Celle, physique d'Amin, de sa mère et son frère d'un pays en pleine guerre civile. D'abord vers la Russie, où la famille a survécu péniblement, entre racisme et exactions policières. Ensuite pour Amin, seul, vers le Danemark.
À cette fuite à travers l’espace géographique s’ajoute la fuite personnelle et l’esquive administrative. Amin a longtemps caché son homosexualité - pour des raisons évidentes compte tenu de ses origines. Et il a cru nécessaire de mentir, aussi, aux autorités et à ses amis danois, afin d’éviter l’expulsion. Mensonge inutile : ses seules origines suffisaient à le protéger.
Jonas Poher Rasmussen construit un ...
2024-11-04 23:47:37