La photographie et le souvenir intime ont une longue histoire en commun. Celle-ci commence au milieu du XIXe siècle avec l’avènement du portrait photo, cette image quelque peu guindée, réalisée par un professionnel, qui était censée assurer une postérité familiale, d’abord en trônant sur la cheminée, ensuite en rejoignant l’album de famille.
Cette histoire se poursuivit et s’intensifia de manière exponentielle dès 1888, lorsque photographier devint aussi simple que presser sur un bouton déclencheur. Dans les albums, la galerie de portraits figés céda la place à des images spontanées formant une chronique bien plus vivante des familles avec toute une gamme de moments plus ou moins forts, jugés néanmoins assez importants pour justifier la dépense d’une prise de vue. Cette nouvelle hiérarchie du souvenir - beaucoup plus affective - perdurera jusqu’au seuil de l’ère numérique, au début des années 2000.
Panorama
Depuis, la photographie s’est dématérialisée et la pratique amateur a cédé la place à l’amas compulsif sur téléphone portable d’images de plus en plus insignifiantes et dont les chances d’être vues par les générations suivantes s’amenuisent. C’est précisément ce constat qui a décidé Adeline Rossion, collaboratrice scientifique en charge de la collection au Musée de la Photographie de Charleroi, d’élaborer un panorama historique de la photo amateur, certes non exhaustif, mais reprenant ses grandes tendances. Cela nous vaut depuis ce week-end une exposition réalisée à partir des collections du Musée bien évidemment, mais aussi à partir des prêts splendides de la Conserverie - un lieu d’archives de photo vernaculaire à Metz - ...
2024-11-04 23:58:44