Muristek
Né en 1975 à Paris, élevé dans l'Ouest parisien, à Sèvres, biberonné à la cinéphilie classique américaine par ses parents, Mikhaël Hers a suivi un cursus universitaire en économie, avant d'entrer à la Fémis - l'Oxford du cinéma français - où il opte pour la filière production pour finir… réalisateur. "Je sentais que le salut passait par l'art et la création", confie-t-il à propos de son adolescence. "Mais je ne me l'autorisais pas." Un peu comme Matthias, l'adolescent poète des Passagers de la nuit.
Les trois premiers longs métrages de Mikhaël Hers (Memory Lane (2010), Ce sentiment de l'été (2015) et Amanda (2018) témoignent d'une quête discrète des sentiments et de l'émotion mais sans effet de manche. Il ne raconte pas de "grandes histoires" comme il le dit. Ce qui n'empêche ni la rigueur, ni des choix pertinents lors de leur mise en scène. De l'art d'en faire sans avoir l'air.
Y a-t-il une part de nostalgie dans "Les Passagers de la nuit" ?
Non. J’avais envie de me replonger dans l’ambiance de mes années d’enfance. On dit qu’on est de son enfance comme on est de son pays. J’y crois beaucoup. Mais la démarche n’est pas nostalgique. Je ne me dis pas que c’était mieux avant. Je crois que chaque période à ses tourments et ses beautés. Je me sens aimanté par ces années-là. Je souhaitais les réinvestir à l’aune du présent.
Vous aviez six ans au moment de l’élection de François Mitterrand. En avez-vous un souvenir ?
C’est la première fois que je ...