Muristek
Après sa première à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes juillet 2021, Clara Sola était présenté au 48e Festival de Gand en octobre, où le film a été primé (cf. ci-contre). C'est là que nous avons rencontré sa réalisatrice Nathalie Álvarez, autrice de ce très beau premier long métrage sur la libération du désir au féminin.
Quel est le point de départ du film ?
C’est le personnage et sa volonté de la libération sexuelle. Ensuite, avec ma coscénariste Maria Camila Arias, on a commencé à travailler autour de ce personnage et sur un thème : comment les femmes héritent d’autres femmes les normes qu’on leur impose… On a remarqué, dans nos souvenirs de femmes ayant grandi en Amérique du Sud, moi au Costa Rica, elle en Colombie, des similitudes. En se basant sur nos souvenirs, on a créé ce foyer matriarcal qui, pourtant, continue de reproduire les normes du patriarcat.
Le seul personnage masculin, Santiago, n’est au contraire pas représentatif du machisme sud-américain.
Non, il est très calme. Et il était important que ce ne soit pas lui qui soit à l’origine de son éveil sexuel. Clara a toujours été sexuelle mais a été réprimée. Et cette pauvre mère doit trouver une façon de dompter les pulsions sexuelles de sa fille. Et elle doit être toujours plus inventive, car Clara est incontrôlable. Elle est honnête vis-à-vis d’elle-même, de son corps, de ses désirs. C’est cela qui est beau chez elle. Quand Santiago débarque et éveille la sexualité de sa nièce, cela provoque chez ...