De l’exposition "Portrait d’un paysage" disposée au sol de la galerie du Botanique, le visiteur perçoit d’abord une longue ligne d’images fixes et lumineuses serrées les unes contre les autres. Dès qu’il en voit une s’animer ou l’un des 72 écrans afficher un nouveau cliché, ce même visiteur comprend qu’il se trouve devant un dispositif plus sophistiqué qu’une présentation de photographies et qu’il lui vaut donc mieux commencer par en lire la présentation.
Infra paysageIl n'est pas inutile en effet de se rappeler que Pierre-Philippe Hofmann, l'auteur de ce travail, "utilise des protocoles restrictifs pour explorer de nouvelles manières de représenter la réalité". C'était le cas de son projet "Lieux Communs" (2010), fruit de pérégrinations tout au long de la frontière linguistique belge dans lesquelles Anne Wauters voyait "un modus operandi […] permettant l'application d'un regard photographique de type documentaire sur un paysage de la banalité, un infra paysage […] sans motif ou sujet s'imposant d'emblée".
Cette approche du territoire est pour Hofmann une manière de comprendre visuellement, autrement dit concrètement, "comment se forme en nous l'image du monde". Une manière d'observer "si les images très abondantes qui nous en sont offertes concordent avec celles qui sont le fruit de notre expérience directe".
ProtocolePour ce nouveau projet en prolongation de "Lieux Communs", l’artiste a choisi la Suisse. Il a fait le pari de renouveler la vision de ce pays hautement touristique et pittoresque, de sortir du registre de la carte postale qui lui colle à l’image en montrant sa diversité paysagère. Pour éviter ...
2024-11-04 23:51:46