Le 20 mai dernier, Arnaud Desplechin dévoilait Frère et soeur en Compétition du 75e Festival de Cannes. Très français, le film n'a pas fait l'unanimité sur la Croisette - il sera d'ailleurs absent du palmarès de Vincent Lindon. Deux jours plus tard, le cinéaste français était pourtant détendu et souriant pour évoquer ce film très personnel, où il évoque les tensions familiales. Un film, à nouveau situé dans sa ville natale de Roubaix et qui fait écho à sa propre biographie. Et notamment aux relations houleuses avec sa sœur, la romancière Marie Desplechin…
"J'ai deux sœurs, l'autre est scénariste. Deux artistes…, sourit le cinéaste. À mon grand âge, j'ai la chance d'avoir encore mes deux parents vivants. Ils sont très âgés, ils vivent tous les deux à Roubaix. On prend soin d'eux. On fait le relais entre les frères et sœurs. Le week-end prochain, c'est à mon tour d'y aller… Avec ce film, j'ai l'impression de m'être confronté avec tout ce qui me terrifie. J'ai des frères et sœurs nombreux. Je n'ai pas des relations terribles comme ça, mais tous ces sentiments, je les connais un peu, je les ai visités. Je me souviens toujours avec le même éclat de rire de la première fois que j'ai lu Laterna Magica, le livre autobiographique de Bergman. À la troisième page, il dit : 'La première fois que j'ai essayé de tuer mon frère, c'était à coups de marteau.' Je me suis dit : 'Putain, c'est un livre pour moi !' ...
2024-11-04 23:51:53